On 2014-08-22 at 13:41, Laurent Séguin wrote:
Le 22/08/2014 11:58, Hugo Roy a écrit :
Ne pas s’arrêter au titre qui parle d’échec, moi j’y vois plutôt le chemin qui reste à parcourir. Je présente souvent les choses comme un « paradoxe » :
le logiciel libre est partout mais les utilisateurs ne sont pas (encore) libérés.
La mission des FSF, Lociel libre, société libre, prend tous son sens et elle n’est pas terminée, après ving cinq ans pour la FSF et treize ans pour la FSFE. Mais c’est normal vu l’immensité de l’objectif qu’on s’est donné !
http://jeyg.info/pourquoi-le-logiciel-libre-a-en-partie-echoue/
En tout cas, à méditer ☺ Qu’en pensez- vous ?
Pour ma part je pense que nous, militants pour le logiciel libre, nous nous sommes trop concentré sur le grand public pensant que vu que la masse se trouvait la, si on convertissait la masse, le monde changerait.
Cela a été et reste une grande erreur. Ce genre de stratégie de fonctionne que pour les acteurs du logiciel non-libre tels qu'Apple, Microsoft, Google, etc. car ils savent retirer d'une telle stratégie les bénéfices suffisant pour financer la R&D des versions dédiée aux entreprises. Ainsi ils captent à la fois le marché grand public (qui veut du gratuit) et le marché professionnel (qui veut du qui marche) ce qui ne laisse plus beaucoup de place au logiciel libre.
Le marché professionnel de l’informatique reste un marché, donc dans lequel chacun ne peut avoir pour but que la maximisation du profit, et non pas la liberté, la souveraineté, la confiance, où quoi que ce soit de bon pour le logiciel libre. Le seul moyen serait à la limite de demander aux entreprises de participer à développer leurs propres logiciels, et ça ça se fait déjà.
Si nous souhaitons voir des logiciels libres ayant une expérience utilisateur plus large que celle réservée aux nerds (comprendre nos supers softs s'exécutant dans un terminal)
Je connais bien des nerds qui se foutent allègrement de ce qu’est un terminal et des gens à l’opposé du concept de nerd qui le manipulent très bien.
et développés par des bénévoles qui ont du temps, il nous faut investir le secteur du logiciel professionnel. Et surtout des logiciels qui seront utilisé par des non-informaticiens.
GNOME3 me semble pourtant pleinement convenir à ta description, et pourtant il est développé par des bénévoles et utilisé par des gens assez newbies pour ne pas vomir devant les affreuses limitations qu’il impose.
Et plus cela va, plus cela devient urgent car les entreprises produisant des logiciels non-libres « à base d'open source » ont de plus en plus de succès et étouffent sur le marché celles qui font du vrai libre.
Oui mais ça c’est normal, c’est leur but de faire du profit, rien que du profit, toujours plus de profit, juste pour faire du profit et ne pas mourir.
Je suis convaincu qu'il nous faut travailler sur 3 axes en même temps :
- (ré)Expliquer aux développeurs l'importance du Copyleft (qu'il soit standard ou fort, peu importe), trop produisent du code sous licence dite permissive ce qui crée de la valeur pour les acteurs du logiciel non libre à base d'open source.
Ça ne veut pas dire développer du logiciel professionnel ça, ni le faire commercialement. Après ils sont bien peu ceux qui le font par incompréhension, désinformation ou inconscience, la plupart le font dans leur intérêt économique et politique direct : Google, Apple, etc. Et donc ils continueront.
- Donner des clés supplémentaires aux entreprises utilisatrices pour leur choix de logiciels. Il faut faire entrer des critères liés aux effets des libertés accordées par les licences libres. En clair, il ne faut surtout plus dire « utilisez du libre, le proprio cémaléçapu ! » mais plus « vous devriez prendre en compte les gains de compétitivité qu'un investissement dans un logiciel sous licence libre apportera à votre entreprise » et « il est de votre responsabilité de financer la R&D des logiciels libres critiques à votre entreprise, la communauté c'est vous, pas les autres ».
Oublier le logiciel libre et donc passer à l’open source ? Mais ça fait pas un peu 20 ans que ce discours existe, qu’on y a répondu et qu’on a repris le dessus ?
- Soutenir les entreprises/acteurs qui font du *vrai* logiciel libre et qui ont des modèles d'affaires compatibles avec les valeurs du logiciel libre. Seul leur succès fera qu'elle investirons de nouveaux marchés, et par leur réussite, entraîneront vers le bon chemin ceux qui se fourvoient tout en donnant envie à d'autres de se lancer.
Ils sont bien peu, et ça se comprend.
Il nous faut donc assez urgemment nous pencher sur l'offre logicielle professionnelle et faire en sorte que le Libre y gagne. Il est possible aujourd'hui de faire fonctionner une petite entreprise avec 100% de logiciels libres, c'est plus compliqué pour les plus grandes (même si c'est possible).
S’il s’agit de motiver les entreprises à utiliser du logiciel libre en le développant soi-même alors oui, mais c’est évident et on le fait déjà.
Gagner plus de part de marché dans les entreprises signifie :
- amélioration du portefeuille des logiciels libres existant (nous devons nous battre contre le syndrome « not invented here ») ;
Si présent en sécu’… il y a pas que les entreprises qui sont touchées…
- assèchement des bénéfices des entreprises faisant du logiciel non-libre par l’accroissement de celles qui font du vrai libre.
Va être dûr, mais j’ai plus l’impression que c’est par le changement des gouvernements, donc des administrations, donc des écoles, donc des étudiants, donc des travailleurs, que ça fera cchanger les entreprises et au final asséchera leur marché.