On 2014-08-22 at 12:42, Pierre-Emmanuel Van Ranst wrote:
Comparaison n'est pas raison mais j'ose le parallèle avec la démocratie, ses avatars et les systèmes qui peuvent plus ou moins lâchement s'y rattacher.
Moué… ça semble glissant mais allons-y :
Sans être particulièrement bien informé sur le sujet, il me semble qu'entre la démocratie athénienne
La démocratie athénienne l’est surtout par le nom. Une démocratie où un peu plus de la moitié de la population peut pas participer (les femmes, et je compte même pas les esclaves) j’appelle pas ça une démocratie.
et celles qui se sont mises en place ces derniers siècles, il y eut une longue éclipse, plus ou moins totale.
Les sociétés qui ont précédé la démocratie athénienne ont par ailleurs pu être plus ou moins démocrate et si l'on remonte aux sociétés de chasseurs-cueilleurs ont peut imaginer que certaines voire la plupart le furent.
Non. La « démocratie » a survécu un peu partout dans les cités libres, les communes villageoises et un peu partout sur le globe. Je te conseille « L’Entr’aide, un facteur d’évolution » de Kropoktine, qui fout beaucoup de choses dans le même tas, mais parle assez longuement de la pré-existence quasiment par défaut d’un système décisionnel démocratique chez à peu prêt n’importe quel groupe humain à travers l’histoire. Et même aujourd’hui quand on est plus proches d’une aristocratie qu’une vraie démocratie directe (participative) ou représentative (par représentant statistique donc tiré au sort), ça subsiste, comme à Christinia, et d’autres endroits.
Dans l'histoire des logiciels, il me semble également qu'une forme de proto-liberté a d'abord dominé, du côté scientifique et académique. À mesure que le logiciel s'est préoccupé d'économie (et inversement) et que son utilisation s'est élargie, la fermeture s'est opérée.
De proto-liberté d’apparence. La même qu’on a pu rencontrer dans les premières sociétés matriarcales : si toute la société ne l’est pas, et sans *avoir conscience* des problématiques, souvent elle est libre en apparence par ignorance et inconscience. En se rapportant à la critique de Simone de Beauvoir des sociétés matriarcales primitives, en fait le stade de liberté n’est alors pas pleinement atteint, mais semble préexister, et ce n’est qu’après sa perte et la lutte pour la récupérer qu’elle existe réellement.
Il pourrait dès lors être éclairant d'observer comment des sociétés qui ont longtemps accepté de ne pouvoir se prendre en main (parfois par commodité) ont pu se démocratiser pour s'en inspirer et changer les consciences. Comment aussi elles ont pu perdre le pouvoir sur elles-mêmes.
Je trouve ça un poil simpliste, mais oui, on peut remarquer un progrès dans l’histoire sur à peu prêt tous les plans à mesures que les problématiques à combattre se multiplient. Et aujourd’hui alors qu’elles en sont à leur zénith, le logiciel libre, Internet apparaît.